Synopsis
Le 8 janvier 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonçait l’apparition d’une nouvelle forme de coronavirus, la Covid 19, en Chine, à Wuhan, dans la province d’Hubei. Le 30 janvier, l’OMS déclarait l’urgence internationale mais les voyages à travers le monde n’ayant pas été restreints, le virus s’est propagé sur l’ensemble de la planète.
Au total ce sont environ 200 pays et territoires qui ont été touchés par cette crise sanitaire mondiale. Au 13 mai 2020, 4 261 747 cas ont été enregistrés dans le monde, selon les données compilées par l’université américaine Johns Hopkins, avec un total de 291 942 morts.
Depuis le 17 mars, les français(es) ont été confiné(e)s pour limiter la propagation de l’épidémie. Ce virus étant mortel, il est devenu une des priorités de l’État français. L’état d’urgence sanitaire a été annoncé, les déplacements ont été interdits sauf à condition d’être munis d’une attestation dérogatoire exceptionnelle.
Depuis le début de l’épidémie, d’après L’Internaute il y a eu 27 425 morts en France dont 34 décès dans le département des Pyrénées-Orientales selon les chiffres du 11 mai, date du début du déconfinement.
D’après Aurélien Barrau, docteur en philosophie et astrophysicien français spécialisé en relativité générale, physique des trous noirs et cosmologie, cette épidémie est encore aujourd’hui un fait de société qui nécessite une prise de conscience collective car elle a touché tout le monde, quelques soient les classes et les cultures : « Il est temps de penser. C’est ça qu’on doit faire à l’échelle individuelle. Cette crise de la Covid-19 nous a rappelé que nous étions encore capables d’agir sur le réel qui nous entoure. Si le but du jeu, c’est simplement de continuer le naufrage quelques années supplémentaires, alors vraiment, nous sommes une espèce déraisonnable. »
D’autres part, selon Antoine Gasquet, directeur de la rédaction de la Semaine du Roussillon, hebdomadaire des Pyrénées-Orientales, « Les prises de conscience se sont accélérées pour une bonne partie d’entre nous », « Il y aura pour beaucoup un avant et un après Covid-19. De quoi être optimiste. La période qui s’ouvre peut déboucher à terme sur de nouveaux jours meilleurs. Des jours où l’on recommencera à savoir apprécier les petits plaisirs simples dont on avait fini par oublier l’importance. »

« Restez chez vous »
Le gouvernement français a mis en œuvre des campagnes d’alerte sanitaire dans l’ensemble des grandes villes de France afin d’éviter la propagation du virus paralysant une grande partie du pays.
Des patrouilles de gendarmerie et de police ont quadrillé l’ensemble des communes de France, afin de faire respecter la loi concernant les attestations de déplacements dérogatoires exceptionnels. Les autorisations concernaient les déplacements pour des achats de première nécessité, pour le travail si le télétravail était impossible, pour des soins médicaux s’ils n’étaient pas possibles de les faire à distance, pour des raisons familiales, pour exercer une activité physique individuelle, pour aller à une convocation judiciaire ou administrative et pour effectuer des missions d’intérêt général. Désobéir à cette règle entraînait une amende de 135 euros par individus.
Afin de réduire davantage la propagation exceptionnelle de la pandémie à Perpignan, le préfet des Pyrénées-Orientales fut le premier de France à avoir mis en place un couvre-feu de 20 heures à 6 heures, dès le samedi 21 mars qui sera réduit de 21 heures à 5 heures à partir du 15 avril 2020. En effet, le 26 mars 2020, Le journal Le Monde annonçait Perpignan comme épicentre de la maladie de l’Occitanie.

El centre del món1 : la Gare de Perpignan
La Gare de Perpignan tout comme l’ensemble des infrastructures en France, a dû faire également face aux restrictions causées par le Covid-19. La réduction drastique des déplacements a impacté très fortement le trafic ferroviaire. En effet, seulement 42 TGV par jour sur environ 700 habituellement étaient en service à partir du 31 mars 2020 selon la SNCF. Du côté des TER, la SNCF annonçait 18 % du trafic habituel avec 1 730 circulations par jour. Seuls les voyageurs ayant des raisons légitimes avec une attestation de déplacement dérogatoire ou professionnelle pouvaient avoir accès aux TER et TGV en circulation. La SNCF a assuré qu’il n’y avait « qu’une très, très faible fréquentation avec moins de 100 clients par train » ce qui a permis d’appliquer la distanciation recommandée par l’Etat. Selon un article de l’Indépendant publié le 02 Mai 2020, le confinement aurait déjà coûté plus de deux milliards d’euros à la SNCF.
1 Le centre du monde en catalan

Les transports en commun
Selon l’Indépendant, le service de transport en commun de Perpignan et des 36 communes de son agglomération, a été limité de 2 000 à 4 000 déplacements par jour durant le confinement contre 35 000 habituellement. La conséquence de cette baisse de 89 à 94 %, fut des arrêts de bus désertés, avec seulement quelques bus par jour et très peu de passagers dans le centre-ville de Perpignan.
Dans l’ensemble de l’Occitanie la fréquentation des transports en commun a diminué de 87% à Toulouse et de 89% à Montpellier selon l’Indépendant du 26 mars.
Quant aux bus inter-régionaux de l’Occitanie, le trafic a également été réduit, à raison d’un à trois allers-retours par jour selon les lignes et a été rendu gratuit durant toute la période du confinement.
L’ensemble des transporteurs avaient des consignes sanitaires à appliquer dans leurs autocars.

La fréquentation sur les routes
L’utilisation des véhicules étant restreinte par l’attestation de déplacement dérogatoire, la fréquentation des routes a fortement baissé.
L’hebdomadaire la Semaine du Roussillon du 13 mai rapportait que la diminution du trafic constaté avait entraîné une nette amélioration de la qualité de l’air avec en particulier une baisse de l’ordre de 70 % de la concentration d’oxyde d’azote sur la métropole de Toulouse.
Au-delà des transports, c’est aussi tout le monde économique et culturel qui s’est effondré. Selon une étude de l’Insee, l’activité économique avait baissé de plus de 30% dans le département. Après une réunion hebdomadaire, la cellule régionale de continuité économique de l’Occitanie avait déclaré que l’activité économique régionale avait globalement baissé d’un tiers, ce qui était comparable au niveau de baisse national. 57% des salariés du privé étaient en activité partielle au 5 mai dans les Pyrénées-Orientales.
L’ensemble des évènement culturels du département ont été annulé jusqu’au mois d’août. Premier festival d’envergure à être annoncé, Visa pour l’image devrait se dérouler du 29 aout au 13
septembre et relancer ainsi l’activité culturelle.

Les quartiers épicentres du virus à Perpignan
Entre le quartier Saint-Jacques et le quartier Saint Mathieu, deux épicentres de l’épidémie à Perpignan, la communauté gitane a été particulièrement touchée par le coronavirus. Elle a notamment été accusée d’avoir ramené ce virus d’un rassemblement évangélique de Mulhouse.
D’après la Semaine du Roussillon du 13 mai, Nick Gimenez, médiateur de la communauté gitane à Perpignan, expliquait que cela était faux, qu’ils ne s’étaient jamais rendus à Mulhouse par faute d’argent avant d’ajouter : « Il y a eu le rassemblement pour Puigdemont, puis les élections le 15 mars. Ensuite seulement ça a touché notre communauté (…) Sur 34 décès dans les P.O., une douzaine était Gitans (…) A la radio ils ont dit qu’on était touchés à 90 %, c’est faux ! (…) On nous accuse à tort. Dans les grandes surfaces on nous juge comme des porteurs du virus. » Selon l’Indépendant du 23 avril, Gino Cargol, un des médiateurs de la communauté expliquait qu’ils seraient touchés parce qu’ils vivent en communauté et qu’ils sont une population à risques du fait de l’obésité, des problèmes cardiaques et du diabète dont ils souffrent.
Après de nombreux propos « haineux et de discrimination » vus sur les réseaux sociaux, certains membres de la communauté ont décidé d’agir pour le bien des résidents comme l’explique
l’Indépendant du 7 avril : « Nous, on demande aux personnes âgées, aux malades et aux plus fragiles
de rester chez eux et on essaye de se rendre utile. On leur fait les courses, on va chercher les bouteilles de gaz, les médicaments… Puis, on tourne et, même si les pasteurs font un gros travail, parfois même au porte à porte, on sensibilise à tout ce qu’il faut faire, et surtout au maintien de la propreté dans les rues. »

La désinfection des rues de Perpignan
Les personnels chargés du nettoyage et de l’entretien de Perpignan ont été fortement sollicités en cette période d’épidémie. Debout très tôt pour ne croiser personne, ces agents s’efforçaient de faire au mieux pour limiter la propagation du virus. Afin de désinfecter les rues, ils utilisaient de l’eau de javel diluée, alors que les autorités de santé le déconseillaient fortement.
Si elles paraissent répondre à une réelle volonté de satisfaire la demande des habitants, ces pratiques sembleraient n’avoir aucune utilité dans la lutte contre la propagation du coronavirus et pourraient même s’avérer dangereuse pour l’environnement selon Le Monde du 1er avril.

L’accès aux médicaments
Les pharmacies ont dû revoir leur organisation pour répondre aux impératifs de la lutte contre l’épidémie tout en continuant d’assurer les traitements auprès des patients. Elles ont du faire face à de nouvelles pratiques lors du confinement comme par exemple l’assistance téléphonique, le renouvellement exceptionnel de traitements ou encore l’accueil des femmes battues. Dans les pharmacies, il était parfois demandé de présenter les ordonnances auprès d’un guichet extérieur, permettant d’éviter le contact entre individu. A l’intérieur il a fallu installé des plexiglas au niveau des caisses ainsi qu’un sens de circulation.
Le magazine Santé Magazine insiste sur le fait que les pharmaciens ont du « réguler les flux de patients, mais aussi sensibiliser aux gestes barrières et aux mesures de distanciation sociale en insistant sur l’importance du confinement. ». Ils ont également du gérer la vente de masques, qui était réservée uniquement aux professionnels de santé. De plus, ces masques étaient rationnés ce qui a rendu leur distribution compliquée. Selon un article de l’indépendant, « les premiers stocks écoulés au début de la crise, distribués par l’Etat, étaient périmés, affirment Jean-Marie Guillermin, le président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens en Midi-Pyrénées. « On nous a demandé pendant des semaines d’être le plus économe possible, de prioriser la vente de masques, et là les grandes surfaces arrivent d’un coup » ».

L’aide médicale aux personnes âgées
Isabelle, infirmière libérale travaillant auprès de personnes âgées, a réalisé ses tournées depuis le début du confinement avec la peur d’être porteuse saine et de contaminer ses patients. Par chance, jusqu’à maintenant, aucun d’entre eux n’a eu le virus, « s’il y en avait un qui était malade, on aurait du réorganiser nos tournées, porté notre tenue de « cosmonaute », en ayant peur de transmettre le virus de patient en patient ». Le manque de matériel mis à disposition a généré un stress quotidien. Le peu de masque FFP2 permettant de protéger les patients et de se protéger soi-même ont été donné aux hôpitaux. Les infirmiers libéraux n’ont eu que des masques FFP1 empêchant la transmission du virus avec un quota de 6 par semaine alors qu’il fallait les changer chaque 4 heures.
Enfin, l’obligation d’effectuer des gestes barrières à créer un manque de lien social avec ses patients
qui ont vécu la période de confinement souvent seul.

Les grandes surfaces et l’achat de premières nécessités
La Fédération du commerce et de la distribution (FDC) a diffusé son « guide de bonnes pratiques » pour l’ensemble des grandes surfaces au début du confinement. Afin de continuer l’approvisionnement alimentaire, de nombreuses enseignes ont appliqué les mesures de la FDC pour assurer la sécurité des clients et du personnel en limitant par exemple le nombre de clients à l’intérieur des magasins. D’après le journal l’Indépendant, dans l’ensemble c’est « une organisation militaire » qui a été mise en œuvre. Le magasin Monoprix du centre-ville de Perpignan, pris de court par l’état d’urgence, s’était
empressé d’écrire sur une grande feuille de papier les consignes à respecter dans l’enceinte du magasin dès le début du confinement.
Quelques heures avant les annonces du gouvernement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, les grandes surfaces ont dû faire face à un afflux de clients. Résultat, les rayons ont été presque vidés entièrement. Sur la journée du lundi 16 mars, le chiffre d’affaires pour la grande distribution a explosé de 237% selon un article du journal l’Opinion.
Sur la troisième semaine du confinement, d’après l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI), le chiffre d’affaires des hypermarchés était en baisse de 8 % quand celui des supermarchés augmentait de 16 %. En effet, les hypermarchés ont été pénalisés par leur emplacement en périphérie des villes et par la volonté des consommateurs d’éviter les foules.

La distanciation entre les individus dans le commerce
La direction de la majorité des magasins a installé des plexiglas au niveau des caisses pour réduire les contacts entre les clients et le personnel, mais cela ne suffisait pas pour les salariés qui réclamaient des masques, craignant de ne pas être assez protégés. Certains allaient au travail en ayant peur de ramener le virus chez eux, et de le transmettre à leur proche.
Afin de respecter l’espacement d’un mètre entre les différents clients, des marquages au sol ont été mis dans certains magasins du département. Selon un article de ActuEL HSE, Sylvie Vachoux, secrétaire fédérale de la fédération commerce services de la CGT indiquait que « Normalement, l’ensemble des enseignes de la grande distribution avait mis en place des mesures de protection au sein des magasins mais d’après les retours que nous avons de nos élus et salariés, certaines directions rechignaient à équiper leur personnel ou n’avaient pas pris la mesure de l’ampleur de la crise sanitaire ».
Le journal La Tribune a rapporté que la CGT Commerce a déposé plainte contre Carrefour au tribunal judiciaire de Bobigny et contre la ministre du Travail devant la Cour de justice de la République, estimant que les salariés de la distribution manquaient de protection face au coronavirus. Dans un magasin Carrefour de Saint-Denis, une salariée et déléguée syndicale CGT, Aïcha Issadouene, est décédée des suites de la Covid-19 le 26 mars. « La CGT fait valoir que les vitres en plexiglas protégeant les caissières n’ont été mises en place que le 20 mars dans cet établissement, que le personnel n’a pas reçu de masques et que tous les rayons sont ouverts au public, et non les seuls rayons correspondants à des achats de première nécessité. »

La réouverture des coiffeurs
Les coiffeurs ont été informé des mesures de sécurité à prendre la veille du déconfinement en fin d’après midi, or il a fallu environ 3 semaines pour se faire livrer le matériel essentiel à la crise sanitaire : les peignoirs jetables, les serviettes jetables, le gel hydro-alcoolique, les masques, les lunettes ou les visières. De plus le déconfinement a amené une baisse de rythme de travail puisque entre chaque client, il faut nettoyer et désinfecter la salle entraînant une perte quotidienne d’environ 1 heure. Pour combler au maximum cette perte, Jean a dû augmenter ses prix de 2,50 euros. Enfin, il a dû suspendre certains gestes de convivialité tels que le fait d’offrir un café, de mettre à disposition des magazines ou d’accrocher les vestes de ses clients rendant l’accueil dans son salon moins agréable.

Les aides sociales durant le confinement
Devant la poste Arago de Perpignan de nombreuses personnes faisaient la queue pour accéder aux services de la banque. En raison du confinement, de nombreuses personnes se sont retrouvées en arrêt partiel voir en arrêt total rendant les conditions de vie difficile. L’Etat a mis en place une aide exceptionnelle de solidarité pour aider les foyers modestes face à cet état de crise. L’aide était plafonnée à 150 euros par personne bénéficiant du Revenu de Solidarité Active (RSA) ou de l’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) et jusqu’à 550 euros pour un foyer de 4 enfants. Les personnes au chômage ont vu leur indemnité prolongée. Et les auto-entrepreneurs et professions libérales ont pu toucher jusqu’à 1500 euros d’aide par mois durant le confinement. Malgré ces aides, certains ont tout de même connu la précarité notamment une partie des jeunes de moins de 25 ans qui n’avaient droit à rien. Pour remédier à cela, le gouvernement a annoncé qu’il verserait une aide de 200 euros le 15 juin.
Dans la région Occitanie, d’après l’hebdomadaire la Semaine du Roussillon, 109 000 entreprises ont
déposé une demande d’activité partielle pour 841 000 salariés au total. Le fonds de solidarité pour les professions libérales et petites entreprises a bénéficié à 139 000 entreprises. Le dispositif complémentaire mis en œuvre par la Région pour soutenir les entreprises dont le chiffre d’affaires a baissé de 40 à 50 % en mars a permis de soutenir près de 1 350 entreprises. L’Urssaf a accepté 6 752 demandes de bienveillance pour des reports de charges sociales. Le nombre de Prêts garantis par l’État continue, au total 36 698 entreprises en ont bénéficié pour un montant moyen de 128 000 €. Si dans certains établissements l’activité est très fortement ralentie, dans d’autres elle est nulle depuis le début de la crise. Certaines petites entreprises risquent de mettre la clé sous la porte après le confinement.

Les sans domicile fixe
Malgré les réformes de l’État, certaines personnes démunies se sont vues dans l’impossibilité de respecter celles-ci. En effet, ces personnes étaient contraintes de dormir dans la rue, prenant de plein fouet le risque d’être atteint de la covid-19 et de le propager. Les rues étant désertées, les SDF ne pouvaient plus faire la manche, et de ce fait n’avaient plus de quoi se nourrir. Selon un article du Parisien, plusieurs sans-domicile-fixe se sont vu verbalisés par les forces de l’ordre en France car ils ne respectaient pas le confinement.
Depuis le 21 mars, dans le cadre du couvre-feu et à la demande du préfet des Pyrénées-Orientales, de l’agence régionale de santé et de la Croix-Rouge, un accueil pour les sans domicile fixe a été proposé dans le gymnase municipal Diaz, quartier du Vernet à Perpignan. La Croix-Rouge précisait que le centre d’hébergement possédait une capacité de 50 places sur des lits picots installés côte à côte.
Pourtant certains SDF continuaient de dormir dans les rues. Les centres d’accueil sont souvent les lieux de vols et de violence entre SDF, amenant certain à quitter ces lieux. Une femme SDF affirme avoir été agressée sexuellement au sein de cette structure d’accueil temporaire d’après L’Indépendant.
De plus, la distanciation recommandée ne semblerait pas être respectée dans ce lieu de confinement où bon nombre de personnes s’étaient vu installées les unes à côté des autres.

“Macronavirus à quand la fin ?”
Parfois annoncées comme une cacophonie d’idées selon Europe 1: « Rumeurs, démentis et revirements s’enchaînent, illustrant la difficulté, pour le gouvernement, de gérer l’incertitude en période de crise sanitaire », les propositions faites par le président de la République ont suscité chez
certains de lourdes controverses.
Le message « Macronavirus à quand la fin ? » qui était au départ la Une de l’hebdomadaire Charlie Hebdo du 29 janvier, est devenu un slogan pour manifester depuis le domicile en période de confinement. Le 21 avril, ce message avait été accroché pour la première fois sur le mur d’un pavillon toulousain. Après une première intervention de la police demandant de retirer la banderole, celle-ci est revenue le lendemain pour remettre une convocation aux résidents alors que la banderole avait été retirée depuis la veille. Une jeune femme avait alors fait quatre heures de garde à vue pour « outrage ». En réaction à cette situation, de nombreuses banderoles ou graffitis ont été réalisés un peu partout en France. Le dossier a finalement été clôturé et n’a donné lieu a aucune suite. Selon un article de 20 minutes pour la Ligue des Droit de l’Homme, ce fut « une victoire pour la liberté d’expression et la vigilance citoyenne. »

Soutien « au second ordre »2
Un remerciement collectif a été mis en place depuis le début du confinement pour les personnes faisant face au virus. En effet, chaque soir à 20h, de nombreux français s’étaient installés à leurs fenêtres ou balcon pour applaudir celles et ceux qui ont permis de maintenir la France durant cette période difficile. Infirmier(es), caissier(es), aide-soignant(es), médecins, agriculteur(trices) et d’autres ont été félicité(es) pour leur bravoure. Chaque jour ceux-ci ont été confronté(es) au virus, à une pression hors du commun, à des heures de travail parfois excessives. Parfois sans masque, et avec peu de protection, alors que dès le déconfinement des millions de masques ont été vendu dans certaines chaines de distribution. « Toute guerre a ses profiteurs. Où étaient ces masques quand nos médecins, nos infirmiers, nos pharmaciens, nos chirurgiens-dentistes, nos masseurs kinésithérapeutes, nos pédicures-podologues, nos sages-femmes mais aussi tous nos personnels en prise directe avec la maladie tremblaient et tombaient chaque matin ?
», s’interrogent les Ordres des professions de santé dans le texte intitulé Les masques tombent.
De nombreux questionnements se sont posés quant à l’après confinement. Philippe Moati, co-fondateur de l’Observatoire société et consommation, a expliqué sur France Culture que le changement économique engendré par la Covid-19 allait « accélérer la division de la société en deux parts pas du tout égales : ceux qui vont vouloir accélérer la transition vers autre chose », – le fameux « consommer moins mais mieux » – et « ceux qui ont hâte de retrouver le monde d’avant, avec toutes les frustrations que cela risque d’engendrer ».
Selon un article de l’indépendant du 13 mai, une enquête de l’Observatoire Cetelem annonce que « 57% des Français considèrent que beaucoup de choses vont changer dans leur mode de vie après le confinement, les 43% restants envisageant plutôt cette période comme une simple parenthèse. » et qu’après cette période « de frugalité contrainte, 47% des Français espèrent retrouver rapidement le « plaisir de consommer » et 53% manifestent au contraire une intention de « ralentir » à ce niveau. »
2 Lors de l’allocution du 1er Mai Emmanuel Macron avait remercié « le second ordre » d’avoir fait tenir la nation durant cette période.